Le train

La gare c'est Pékin-Ouest, c'est encore un de ces bâtiments géants sauf que les toits sont de style traditionnel (en tuiles-dragons). Avant d'entrer il faut faire passer tous les sacs au scanner et passer sous le détecteur de métaux, comme dans les avions. Ensuite on va directement à la salle d'"attente rapide" où on peut accéder aux trains en priorité pour une dizaine de yuans (1euro). Je ne vois pas exactement l'intérêt vu que nos places sont déjà réservées, mais MaiZhen semble penser que c'est mieux...

Notre wagon est (heureusement) un wagon-couchette, on va passer 21h là-dedans donc autant être bien installés. Ce sont des petits compartiments sans portes avec 2 piles de 3 couchettes qui se font face (enfin, compartiments, disons plutôt que chaque paquet de couchettes est séparé des autres par une cloison), nous on est dans celles du milieu. Au début je regarde un peu le paysage (la banlieue pékinoise quoi), et puis la nuit tombe donc on dort un peu, on lit un peu, on mange un peu...

Les tickets ont été contrôlés avant la montée dans le train, mais ce n'est pas fini : les contrôleurs prennent le ticket et le remplacent par un autre, et ils les échangent à nouveau avant le dernier arrêt, je n'ai pas très bien compris le but de la manoeuvre... à part que ça doit vraiment être mission impossible de resquiller, il y a deux ou trois contrôleurs par wagon et ils font des rondes régulièrement. Il n'y a pas que des contrôleurs, il y a aussi les gens qui amènent de l'eau chaude, et des marchands de bonbons et d'autres trucs qui passent régulièrement en criant. Jusqu'à l'heure du coucher il y a aussi de la musique qui est diffusée, ça alterne entre musique traditionnelle et variété, des fois le mélange est un peu indigeste mais on finit par dormir.

Le lendemain on se réveille au milieu des champs, on est dans la province de Henan : c'est apparemment un peu le "grenier de la Chine".
On a été plein sud depuis Pékin et on a déjà traversé Hebei. Après Henan on arrivera à Hubei, et ce ne sera plus très loin jusqu'à la ville de MaiZhen, mais ça prend quand même un petit moment. Ce n'est pas que les distances soient si énormes (enfin si, aussi, mais pas seulement) : le train n'avance déjà pas super vite, mais il doit aussi s'arrêter de temps en temps sur des voies secondaires pour croiser un autre train ou... se laisser dépasser par un train plus rapide! Vu que ça arrive quand même régulièrement, et que l'arrêt dure en général entre 1/2h et une heure, on éprouve vite une sensation d'ennui assez profonde.
Et puis petit à petit le paysage devient plus montagneux, on arrive à Hubei, et au bout de quelques heures c'est Wudang Shan, l'avant-dernier arrêt.
On arrive finalement à ShiYan avec quelques heures de retard, mais ça fait quand même plaisir!
A la sortie on est attendus par le frère (rere) et la belle-soeur (saozi) (MaiZhen me suggère sournoisement de lui faire la bise, effet garanti : effroi puis fou rire).
Pas le temps de trainer, on est attendus pour manger et il est déjà presque 15h. On se dirige vers la sortie, où c'est la cohue : pour sortir des gares il faut encore présenter son ticket, préalablement rendu par les contrôleurs, et il n'y a que deux gardes qui font ce travail pour toute la gare. Même ceux qui sont venus nous chercher ont dû prendre une sorte de "ticket de visite" pour pouvoir entrer!
On finit quand même par s'en sortir, et on prend un taxi direction la maison.

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