La fin du séjour à ShiYan

Le lendemain, je participe à un autre genre de cérémonie. Vers 10h du matin, on se réunit avec quelques cousins près du cimetière, à-peu-près de l'autre côté de la ville, pour une cérémonie funéraire.

Le cimetière c'est un parc coincé entre deux petites montagnes, au fond il y a un bâtiment où sont regroupées toutes les urnes. On passe devant l'employé qui est à l'entrée du bâtiment, qui reste près de son radiateur car il fait assez froid et il n'y a pas de porte à l'entrée.

On va chercher deux urnes : un oncle qui est mort il y a presque dix ans, et un autre, qui a disparu seulement trois semaines avant notre arrivée. On accompagne le fils et la fille du premier, et la fille et le beau-fils du second.
On débarasse un peu les fioles d'alcool de riz qui accompagnent les urnes (pas de commentaire sur les grappes de raisin en plastique...), et on les emmène sur le lieu de la cérémonie.

C'est un petit bâtiment tout en longueur, qui contient une série de petites alcoves alignées : on place les urnes dans des alcoves l'une à côté de l'autre et on dispose devant elles des pommes, des mandarines... et une fiole de whisky qu'on avait ramenée pour l'occasion.

Ensuite on fait des petits feux sur le sol en face des urnes : on brûle d'abord des feuilles de papier qui représentent des sous pour les morts; quand les flammes deviennent un peu conséquentes, chacun dit une petite oraison, s'incline trois fois, puis allume quelques bâtonnets d'encens dans le feu et les plante dans un pot placé devant l'urne, pour chacun des oncles.

On continue un moment à brûler du papier, à faire des prières, on débouche le whisky et on en verse un peu sur les feux, on allume des cigarettes pour les partager avec les morts... Quand les feux s'essouflent on range les emballages qu'on a laissés, on remballe les fruits, et on ramène les urnes à leur place. Avant de partir, chacun dit encore une petite oraison et s'incline devant les urnes rangées. En repartant on mange les fruits qu'on avait donnés en offrande.

L'après-midi s'écoule calmement, il reste encore beaucoup de bonbons et de graines de tournesol, ainsi que des plats qu'on a ramenés du restaurant de mariage, et comme il y a encore de la famille à la maison l'ambiance est assez détendue.
Le lendemain c'est noël, il n'y a pas de fête traditionnelle bien sûr, par contre comme d'habitude les marchands ont flairé la bonne occasion et les grands magasins du centre-ville sont ouverts jusqu'à minuit.

La famille de MaiZhen pense que je dois être très triste de ne pas avoir de fête pour noël, donc ils m'emmènent au restaurant. Cette fois c'est un petit restaurant du quartier, on mange sur une grande table ronde dans une petite pièce, on est huit ou neuf, et comme souvent il y a à manger pour vingt. Ceci dit, les petites boîtes en plastique pour emporter les restes sont offertes par la maison (c'est la règle en général)
Ensuite MaiZhen m'emmène faire un tour au centre-ville, et effectivement noël a beaucoup de succès en Chine, il y a une foule compacte partout, dans la rue comme dans les magasins.



On essaie d'aller rendre visite à la copine qui travaille dans le grand magasin, pas facile d'arriver jusqu'à son bureau!
Au passage MaiZhen me traduit quelques commentaires de chinois étonnés, comme "tiens, un étranger qui a oublié de rentrer chez lui pour noël!"

C'est vrai que même en temps normal ils n'ont pas trop l'occasion de voir des occidentaux. Bien que l'usine qui a permi à la ville de se développer soit une usine Citroën, je n'ai pas vu un seul étranger depuis que je suis arrivé à ShiYan! Cela a occasionné quelques rencontres amusantes, comme une dame âgée rencontrée dans une banque, qui était toute contente de pouvoir pratiquer le français qu'elle apprenait en autodidacte (et qu'elle parlait pas trop mal d'ailleurs), un groupe d'enfants assis dans un magasin, qui, à mon arrivée, se sont tous levés d'un bloc et m'ont montré du doigt en disant "étranger, étranger!", une dame dans la rue qui a crié la même chose dès qu'elle m'a vu, et n'a arrêté qu'après être loin...

Ensuite, à force de manger plein de trucs très bons et très gras, j'ai eu une bonne indigestion qui m'a cloué au lit trois jours.

Du coup, pas le temps de monter à Wudang Shan, la montagne de kung-fu locale (on a bien failli, mais vu que tout le monde avait peur qu'on soit trop fatigués, qu'on ait trop froid, et qu'on avait encore quelques affaires à régler en ville, on a abandonné...).

A la place, on a fini le séjour à ShiYan par une balade en famille au parc du peuple!

mm, tanhulu!



Dans le parc il y a de la place pour faire de la gymnastique le matin, il y a des statues d'animaux,
et puis il y a pas mal de manèges, qui étaient flambants neufs quand MaiZhen était enfant...





















Il y a beaucoup de manèges qui combinent plusieurs activités : un petit train qui tourne autour de quelques statues d'animaux, il y a un pistolet en plastique à côté du siège et il faut viser les animaux; ou alors un manège qui tourne autour d'un bassin, et qui fait aussi pêche aux canards...

Des fois on voit aussi des rails sur des piliers qui passent haut au-dessus du sol; dessus il y a des petits wagons qui passent très lentement pour profiter de la vue panoramique.


Il y a aussi un petit zoo, c'est un peu plus triste. Les chinois sont très excités de voir un pauvre ours se balader dans un enclos en béton de quelques mètres carrés, et semblent penser qu'il doit être très content de manger les tas de cacahuètes et de pelures d'orange que les visiteurs s'amusent à lui lancer.


Il y a aussi des paons en cage, un tigre qui s'ennuie à mourir dans son enclos (et qui doit en avoir marre de voir tout le monde crier "groaa, groaa" à chaque fois qu'ils arrivent devant lui), des chameaux...
et des singes, dans un enclos toujours plein d'immondices (on en a vu un qui essayait d'ouvrir une bouteille de coca!)

Bon, à part ça on est quand même contents de faire la petite balade, qui se termine par une victoire écrasante de YangYang face à un camarade, pour l'ascension d'un château gonflable.
Il y a même une mini-grande muraille, des faux temples et une fausse montagne!


Ensuite retour en ville pour finir de régler tout ce qu'il nous reste à faire!

Après on reste tranquilles à la maison, MaiZhen veut bien profiter des derniers moments en famille, moi je regarde la télé (une centaine de chaînes, présentes dans la plupart des foyers chinois - en tout cas tous ceux que j'ai visités -, toutes contrôlées par le gouvernement... Il y en a même une spéciale pour les jeux olympiques! Toute la propagande qui a lieu autour des jeux donne d'ailleurs un peu la nausée...)

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